Transcontinental vend l'emballage pour 2,2 G$ et se recentre

Transcontinental cède ses activités d'emballage pour 2,2 milliards de dollars

Montréal — L'entreprise montréalaise Transcontinental amorce un virage stratégique majeur en se délestant de son secteur d'emballage souple pour se recentrer exclusivement sur ses opérations canadiennes.

Une transaction de 2,2 milliards

L'entreprise a conclu une entente avec ProAmpac, firme basée à Cincinnati en Ohio, pour la cession de ses solutions d'emballage. La transaction, évaluée à 2,2 milliards incluant la dette, permettra à Transcontinental de verser 20 dollars par action à ses actionnaires, soit environ 1,7 milliard au total.

Le holding de la famille Marcoux, principal actionnaire de l'entreprise, recevra plus de 174 millions de dollars dans cette opération.

Les raisons du retrait

Isabelle Marcoux, présidente exécutive du conseil d'administration, explique que les défis de croissance dans le secteur de l'emballage ont motivé cette décision. L'entreprise faisait face à des difficultés pour réaliser des acquisitions rentables en raison d'un multiple d'évaluation défavorable par rapport à ses cibles potentielles.

Les pressions sur les volumes et les prix limitaient également la croissance organique du secteur, rendant complexe la création de valeur pour les actionnaires.

Ce qui reste après la vente

La transaction implique la cession d'environ 25 installations de production générant 1,6 milliard de revenus annuels et employant 3 500 personnes, principalement aux États-Unis.

Après la finalisation de l'opération, Transcontinental conservera 4 000 employés, dont la moitié au Québec, et maintiendra des activités canadiennes générant 1,2 milliard de revenus par année.

Un nouveau cap vers les services aux détaillants

L'entreprise concentrera désormais ses efforts sur trois créneaux principaux : les services aux détaillants, l'impression et l'édition pédagogique.

Le secteur du marketing sur le lieu de vente représente la principale avenue de croissance. Ce segment, développé récemment, génère déjà 300 millions de revenus annuels. Il comprend l'affichage numérique et imprimé, ainsi que des présentoirs destinés aux commerces de détail.

Transcontinental livre hebdomadairement du matériel promotionnel à quelque 30 000 destinations à travers le pays. L'entreprise a d'ailleurs réalisé deux acquisitions dans ce domaine récemment, incluant une firme de Winnipeg spécialisée dans le lettrage de véhicules commerciaux.

L'impression traditionnelle maintenue

Bien que sous pression, les activités traditionnelles d'impression de circulaires et de journaux demeurent importantes avec 800 millions de revenus annuels. Le produit raddar, successeur du Publisac, affiche une rentabilité notable selon Isabelle Marcoux.

L'édition scolaire comme pilier de croissance

Le secteur de l'édition pédagogique, sur supports numérique et papier, apporte actuellement 110 millions de revenus. L'entreprise mise sur la technologie éducative (EdTech) et voit des possibilités d'expansion, particulièrement dans le marché anglophone canadien où elle détient déjà une position solide en français.

Réactions du marché

Sean Steuart, analyste à la TD, s'est dit surpris par cette transaction, considérant que l'emballage était perçu comme un moteur de croissance à long terme. Il reconnaît toutefois que le prix obtenu présente un certain intérêt pour les actionnaires. Les actionnaires devront approuver la transaction d'ici la fin janvier. L'opération, si elle est complétée, marquera un nouveau chapitre pour l'entreprise fondée il y a 50 ans comme imprimeur de circulaires.